Le projet
» Le paysage dure plus longtemps que l’individu. Il attend la disparition de l’homme qui le dévaste sans égards pour son propre avenir de membre de l’espèce. » Heiner Müller, Guerre sans bataille.
Le dispositif scénographique cherche à mettre en tension l’espace même du théâtre des Bouffes du Nord.
Un ensemble de tiges fines, (fibres optiques, de verres ou de carbone), créent un espace dynamique.
Ces tiges traversent le théâtre dans toutes les directions créant des jeux de courbes rythmées et ascendantes.
Ces arcs définissent l’espace et agissent comme une pression pour soutenir le bâtiment, ils retiennent l’effondrement dans un temps suspendu. Inspiré des toiles d’Hartung et des travaux de Chris Jennings, ce dispositif tend à évoquer un espace mental.
Ces tiges sont un signe de la tension, du conflit de ce « champ de bataille », et maintiennent un équilibre instable. L’harmonie entre ces signes et l’espace environnant, met en relief une situation spatiale chargée d’élans, de jaillissements ; de fait, il y a une interaction constante entre l’espace et ce qui se joue par les acteurs et les musiciens.
Toutes ces lignes mettent en branle la lumière, et les ombres projetées qui les accompagnent, sont comme un écho de ce chaos organisé. Ces tiges peuvent-être lumière, être à l’origine de celle-ci ou la réfléchir.
Ces lignent se croisent, fragmentent l’espace autant que l’action. Elles sont ainsi différents cadrages pour le spectateur. Elles peuvent-être manipulées ou cassées ; elles sont raisonnement autant qu’accident.
Ces tiges peuvent peut-être émettre des sons si on les frappe, si on les frotte, si on souffle à l’intérieur.
Ne serait-il pas intéressant de poursuivre ces tiges en dehors de la salle de représentation, c’est à dire dans le hall d’accueil par exemple ? La mise en tension concerne tout le bâtiment.
Dessins
Costumes
